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Qu’est-ce que la réserve légale d’une société ? Définition & fonctionnement

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Lorsqu’une société commerciale, comme une SARL (Société à Responsabilité Limitée) ou une société par actions (SAS, SA, etc.) ou même une SCIC, réalise des bénéfices, une partie de ces gains doit être affectée à ce que l’on appelle la « réserve légale ». Cette obligation vise à renforcer la solidité financière de la société. Mais en quoi consiste exactement la réserve légale, comment est-elle constituée, et quelles sont les conséquences de son non-respect ? Voici un tour d’horizon de ce mécanisme très utile à comprendre si vous avez une telle structure.

La définition de la réserve légale d’une société

Dans cette définition, interrogeons-nous sur le principe, le calcul de la dotation et son rôle financier pour l’entreprise :

1. Le principe de la réserve légale

La réserve légale est une obligation comptable imposée par la loi, qui consiste à mettre de côté une partie des bénéfices d’une société dans le but de renforcer ses fonds propres et sa capacité de résistance financière. Cette réserve fait partie des « réserves non distribuables », c’est-à-dire qu’elle ne peut pas être distribuée sous forme de dividendes aux associés ou actionnaires. Sur le plan comptable, elle est inscrite au passif du bilan, sous la rubrique des capitaux propres, contribuant ainsi à accroître les fonds propres de la société et à stabiliser son assise financière.

En pratique, la dotation à la réserve légale s’effectue lors de l’affectation du résultat en fin d’exercice. L’entreprise doit prélever 5 % du bénéfice net comptable (après impôts) et le transférer du compte « Résultat de l’exercice » (compte 120000) au compte « Réserve légale » (compte 106100). Cette opération comptable ne nécessite pas de mouvement de trésorerie, mais elle modifie la structure du bilan en augmentant les réserves de la société.

2. Le calcul de la dotation à la réserve légale d’une société

Le montant de la réserve légale dépend directement du capital social de l’entreprise, car la loi prévoit que la réserve légale doit atteindre 10 % de ce capital social. La dotation annuelle est de 5 % du bénéfice de l’exercice, tant que la réserve légale n’a pas atteint ce seuil. Par exemple, si le capital social d’une société est de 100 000 €, la réserve légale devra s’élever à 10 000 € au total. Chaque année, la société devra alors affecter 5 % de ses bénéfices à la réserve jusqu’à atteindre ce montant.

Il est également à noter que le seuil de 10 % du capital social est un minimum fixé par la loi. Les statuts de la société peuvent prévoir des montants ou des pourcentages plus élevés, augmentant ainsi l’effort d’épargne de l’entreprise. En revanche, une fois que la réserve légale atteint le seuil de 10 %, l’obligation légale de dotation cesse. Toutefois, si une augmentation du capital social a lieu, la société devra reprendre les dotations à hauteur de 5 % du bénéfice, jusqu’à ce que la réserve légale atteigne 10 % du nouveau montant du capital.

3. Le rôle financier et la protection des créanciers

La réserve légale joue un rôle essentiel dans la solidité financière d’une société. En obligeant les entreprises à conserver une part de leurs bénéfices, cette mesure assure une augmentation progressive et obligatoire des fonds propres de la société. Ces fonds propres servent de « matelas de sécurité » en cas de difficultés financières, renforçant la solvabilité de l’entreprise et offrant une certaine garantie aux créanciers et partenaires. Cela réduit le risque d’insolvabilité et améliore la confiance des tiers envers la société.

De plus, le fait que la réserve légale ne puisse être distribuée aux associés ou actionnaires contribue à une gestion plus prudente des capitaux. Cette réserve ne peut être utilisée qu’en cas de nécessité pour combler les pertes ou, éventuellement, être incorporée au capital social. En résumé, la constitution de la réserve légale est un mécanisme juridique et financier visant à renforcer la pérennité des sociétés, en favorisant l’autofinancement et en limitant la distribution des bénéfices au profit des réserves.

Les entreprises concernées et les modalités de dotation

Il est plusieurs choses à connaître en la matière :

Quelles sociétés sont concernées ?

Toutes les sociétés ne sont pas soumises à l’obligation de doter une réserve légale. Seules les sociétés à responsabilité limitée (SARL, EURL) et les sociétés par actions (SAS, SASU, SA, SCA) sont tenues de constituer cette réserve. Les entreprises individuelles, les EIRL (Entrepreneurs Individuels à Responsabilité Limitée), les SNC (Sociétés en Nom Collectif) et les sociétés civiles, quant à elles, ne sont pas concernées par cette obligation.

Comment calculer et affecter la réserve légale ?

Dès lors qu’une société réalise un bénéfice, elle doit affecter 5 % du montant de ce bénéfice à la réserve légale. Cette dotation doit se poursuivre jusqu’à ce que la réserve atteigne 10 % du capital social de l’entreprise. Une fois ce seuil atteint, la société n’a plus l’obligation de verser une part de ses bénéfices à la réserve.

Si le capital social de la société évolue, les règles d’affectation à la réserve légale changent également :

Ces plafonds (5 % du bénéfice et 10 % du capital social) sont des montants minimums. Les statuts de la société peuvent prévoir des exigences plus élevées, tant en termes de pourcentage à affecter que de seuil de dotation.

La dotation pratique et les conséquences du non-respect

La réserve légale est un sujet tendu pour lequel il faut respecter plusieurs règles :

Comment la réserve légale est-elle constituée ?

La dotation à la réserve légale est régie par les articles L. 232-10 et L. 232-11 du Code de commerce. Selon ces dispositions, les sociétés concernées sont tenues de constituer une réserve légale lors de l’affectation des résultats de chaque exercice clos.

Chaque année, lors de l’assemblée générale ordinaire approuvant les comptes annuels, 5 % du bénéfice net comptable de l’exercice doivent être affectés à la réserve légale. Ce transfert comptable se traduit par un mouvement dans les comptes : le montant est débité du compte « Résultat de l’exercice » (compte 120000) et crédité au compte « Réserve légale » (compte 106100). Cette opération est donc purement comptable et ne nécessite aucun transfert de trésorerie, l’argent restant dans les comptes de l’entreprise.

La dotation à la réserve légale se poursuit chaque année tant que le montant total de la réserve n’a pas atteint 10 % du capital social, comme le stipule l’article L. 232-10 du Code de commerce. Une fois ce seuil atteint, l’obligation de constituer la réserve légale prend fin, sauf en cas d’augmentation de capital. Dans ce dernier cas, les dotations doivent reprendre jusqu’à ce que la réserve atteigne à nouveau 10 % du nouveau capital social.

Quelles sont les conséquences en cas de non-respect ?

Le non-respect de l’obligation de constituer la réserve légale entraîne des conséquences importantes, régies par l’article L. 232-12 du Code de commerce. Cet article prévoit que toute décision prise en violation de cette obligation est nulle de plein droit. Cela signifie que toute distribution de bénéfices sans respect de la dotation à la réserve légale peut être annulée rétroactivement, mettant en péril la validité des décisions prises lors des assemblées générales.

Cette nullité peut avoir des conséquences financières et juridiques pour la société et ses dirigeants. Premièrement, les distributions irrégulières de bénéfices pourraient être réclamées par les créanciers ou les associés. Ensuite, la responsabilité des dirigeants peut être engagée pour faute de gestion s’ils n’ont pas veillé au respect de cette obligation légale. Enfin, le non-respect de l’obligation de constituer une réserve légale peut susciter des conflits entre associés, notamment en cas de distribution de dividendes irrégulière, entraînant des tensions et des litiges potentiels.

R.C.

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