Qu’est-ce qu’un compte de résultat ? Comment le lire ?

Pour une entreprise au réel ou même au réel simplifié, le compte de résultat fait partie des éléments importants su bilan annuel en comptabilité. Il est particulièrement observé pour mesurer les indicateurs de rentabilité et de performance de l’entreprise. Observons dans cet article la définition du compte de résultat et regardons ensemble comment bien le lire.

Définition du compte de résultat

Le compte de résultat correspond à la richesse générée par l’activité de l’entreprise. On peut aussi lui associer le terme de performance économique. Cette richesse que l’on appellera le résultat de l’entreprise peut être scindée également en fonction de la nature des comptes impactés. Ainsi, il est possible d’en faire ressortir des grands indicateurs. On les nomme les Soldes Intermédiaires de Gestion.

8 indicateurs ou SIG sont calculés, dans cet ordre :

  1. Marge commerciale ou Marge de production (selon l’activité de l’entreprise)
  2. Valeur Ajoutée
  3. Excédent Brute d’Exploitation
  4. Résultat d’Exploitation
  5. Résultat Financier
  6. Résultat Courant avant Impôts
  7. Résultat exceptionnel
  8. Résultat net de l’exercice (après impôt) à distribuer aux actionnaires
  9. La capacité d’autofinancement (CAF)
  10. Lire un compte de résultat : conclusion

Ces indicateurs se calculent en cascade.

On part toujours du SIG précédent (sauf pour le 1er bien sûr) auquel on ajoute ou on déduit des éléments pour obtenir le SIG suivant et ainsi de suite…

Ces indicateurs sont des éléments clés dans l’analyse de la rentabilité économique de l’entreprise.

1. Marge commerciale et Marge de production

Qu’elle soit pour les activités commerciales, de production ou de service, ce qu’on nomme par simplification la marge est la différence entre le prix de vente total HT – l’ensemble des coûts d’achats ayant permis la réalisation des ventes (le fameux chiffre d’affaires).

Le calcul de la marge va permettre de déterminer le bénéfice tiré des ventes.

Marge commerciale = Vente de marchandises – coût d’achats des marchandises

Marge de production = Production de l’exercice (+ou-) Production Stockée + Production immobilisée – coût d’achats des matières premières et marchandises

L’objectif de la marge est d’être la plus importante possible. Il faut qu’elle puisse couvrir un maximum les charges externes, les impôts et taxes, les salaires…

A titre d’exemple, on appelle les charges externes : les dépenses d’énergie, les charges d’eau, les locations ou crédit bail, les frais d’entretien, les assurances, les prestataires externes ou sous-traitant.

En fait, tout ce qui reste à payer et qui viendra en moins du résultat de l’entreprise !

La marge peut aussi se décliner par produits, par activités….

Elle permettra d’arbitrer entre ce qui est rentable et ce qui ne l’est pas.

Elle permettra, aussi, de prendre les décisions adéquates (réajustement ou arrêt de l’activité pour simplifier).

Quelle est la bonne marge ?

C’est celle qui va permettre d’être suffisamment importante pour couvrir les frais de structure, les frais annexes, les charges de main d’œuvre…

En termes d’indicateurs, il est également essentiel que l’entreprise connaisse la marge de production ou la marge commerciale de son secteur.

L’objectif, en effet, est de vérifier si elle se situe dans les standards.

2. Valeur Ajoutée

La valeur ajoutée mesure la richesse brute totale de l’entreprise créée grâce à son activité.

Ainsi, c’est cette valeur ajoutée qui servira à payer les impôts, les salariés et les actionnaires.

Pour la calculer, on part de la marge commerciale et / ou de la marge de production pour laquelle on déduit l’ensemble des charges externes nécessaires.

Attention, on ne prend pas en compte les charges de personnel.

Valeur Ajoutée = Marge commerciale + Production de l’exercice – Consommations en provenance des tiers

Comment améliorer la valeur ajoutée ?

En se posant la question de savoir si le coût généré est utile ou pas.

S’il l’est (dans la plupart des cas, cela sera le cas), alors, il est important de renégocier les prix des prestations avec ses fournisseurs.

On peut également réfléchir à changer de fournisseurs.

N’y a-t il pas des économies à faire par rapport à nos usages ?

En complément, il est intéressant de noter que le calcul de la valeur ajoutée peut être effectué par activités ou par produits (comme la marge).

De plus, la comparaison des résultats avec les autres acteurs du marché doit être effectuée.

Ainsi, elle permettra de prendre des décisions en faveur d’un réajustement ou d’un arrêt de l’activité.

Vous pouvez également demander à un consultant professionnel en gestion de vous aider à la lecture.

2 ratios en lien avec la valeur ajoutée sont importants à connaitre :

A. Le ratio Valeur Ajoutée / Production de l’Exercice.

Il permet de constater que plus il est petit, plus l’entreprise est dépendante des charges externes.

Donc plus il est important, mieux cela sera.

En effet, cette VA sera utilisée dans le paiement des impôts, des salaires et des actionnaires (en cas de résultat positif).

Un comparatif de sa progression avec les statistiques du marché de l’entreprise permettra aussi d’agir pour améliorer cet indicateur.

B. Le ratio Valeur Ajoutée / Charges de Personnel

Il permettra de voir l’évolution de la productivité du travail.

Si le ratio augmente, la productivité augmente également.

Par contre, il est important de noter que l’on utilise l’Excédent Brut d’Exploitation au lieu de la Valeur Ajoutée pour calculer la productivité.

3. L’Excédent Brut d’Exploitation (s’il est négatif on parle d’Insuffisance Brute d’Exploitation)

C’est en fait ce qu’il reste de la Valeur Ajoutée lorsque les administrations et les salaires sont réglées.

Ainsi, pour synthétiser, l’EBE est la richesse totale de l’entreprise du fait de son exploitation.

Excédent Brut d’Exploitation = Valeur Ajoutée + Subventions d’Exploitation – Impôts, Taxes et Versements Assimilés – Charges du personnel

Cet indicateur est souvent utilisé par les banques pour vérifier si l’entreprise dégage bien de la profitabilité et n’est pas en insuffisance.

Car, si c’est le cas, la banque ne financera rien.

Ainsi, l’Excédent Brute d’Exploitation c’est LE critère de performance des activités opérationnelles de l’entreprise.

En cas de faible EBE alors que la Valeur Ajoutée est importante, cela peut signifier que le dimensionnement de l’entreprise est trop important.

Par conséquent, il faut mener une réflexion à ce niveau.

En termes de ratio, il faut connaitre le ratio en lien avec :

– la profitabilité de l’activité : EBE / CA.

Il faut comparer celui-ci avec son marché ou son secteur d’activité.

– la rentabilité des capitaux investis : EBE / Capitaux Investis.

Il est important de calculer ce ratio pour connaitre la rentabilité dégagée pour les actionnaires.

4. Résultat d’Exploitation

Alors que l’EBE ne prend en compte que les flux d’exploitation ayant générés des opérations d’encaissements et décaissements, le Résultat d’Exploitation prend en compte les produits et charges d’exploitation calculés.

Résultat d’Exploitation = EBE + Reprises et transferts de charges d’exploitation + Autres produits – Dotations aux amortissements, dépréciations et provision d’exploitation – Autres charges.

Ce résultat d’exploitation aura vocation à rémunérer les banquiers, les éventuels événements exceptionnels, l’impôt sur les bénéfices, les actionnaires.

Dans de nombreuses analyses liées avec la performance opérationnelle, on corrige le Résultat d’Exploitation.

Par conséquent, on calcule 2 autres ratios spécifiques :

EBITDA = Chiffre d’Affaires – Achats – Autres charges externes – Charges de personnel

EBIT = EBITDA – Dotations aux Amortissements et Provisions.

Ces indicateurs sont très fréquents dans les entreprises anglo-saxonnes.

5. Résultat Financier

En fait, il s’agit du résultat entre les choix de financements (emprunts divers) et la manière dont l’entreprise a investi ses éventuels excédents (revenus d’actions, de prêts consentis, d’escomptes obtenus).

Résultat Financier = Produits financiers – Charges financières.

6. Résultat Courant avant Impôts

Il s’agit tout simplement de la somme du Résultat d’Exploitation et du Résultat Financier.

Il s’agit du résultat généré avant de payer l’impôt et les éventuels aléas.

Résultat Courant avant Impôts = Résultat d’exploitation + Résultat Financier.

7. Résultat exceptionnel

Le résultat exceptionnel est le différentiel entre les produits et les charges en lien avec des aléas survenus au cours de l’exercice.

Par conséquent, En l’isolant du résultat d’exploitation, cela ne permet pas de « plomber » la réelle profitabilité de l’entreprise.
Résultat Exceptionnel = Produits exceptionnels – Charges exceptionnelles.

8. Résultat net de l’exercice après impôt

Il s’agit du résultat généré par la somme du résultat d’exploitation, de résultat financier et du résultat exceptionnel. On applique le taux d’impôt en vigueur sur le résultat dégagé.

Ce sera ce résultat net qui sera distribué aux actionnaires et / ou sera capitalisé pour servir à de l’autofinancement.
Résultat Net = Résultat d’Exploitation + Résultat Financier + Résultat Exceptionnel.

9. La Capacité d’Autofinancement (la CAF)

La Capacité d’autofinancement est l’indicateur qui prend en compte toutes les ressources qui permettent à l’entreprise de s’autofinancer.

La CAF c’est le résultat de l’exercice sur lequel il faut ajouter les charges dites calculées (ce sont des charges qui n’entraînent pas de flux de trésorerie et qui sont issus de montants calculés. On peut citer les Dotations aux Amortissements ou les Provisions) et déduire les produits dits calculés (même définition que pour les charges. On peut citer les reprises de provisions par exemple).

Ainsi la CAF = Résultat Net + Dotations aux Amortissements + Provisions diverses – Reprise sur Dotations et provisions diverses.

La CAF va servir à calculer le ratio dit de capacité de remboursement :

Ratio de capacité de remboursement = Dettes financières / CAF.

Il existe un autre ratio en lien avec la CAF.

Il s’agit de Capacité d’Autofinancement / Chiffre d’Affaires

Grâce à ce calcul, le dirigeant d’entreprise connaîtra le poids des ressources générées permettant de s’autofinancer par rapport à son activité totale.

Conclusion sur la lecture du Compte de Résultat

Connaitre les indicateurs ou Soldes Intermédiaires de Gestion provenant du Compte de Résultat permet de pouvoir prendre des décisions. Si vous ne l’avez fait, nous vous invitons à aller voir notre article sur « Comment lire un bilan comptable ? ».

Le dirigeant peut, ainsi, agir en faveur de la performance et de la profitabilité de son entreprise.

Cette première démarche peut être un préalable pour entrer dans un suivi analytique de votre structure.

X.D

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