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Quels besoins de financement en fonction du cycle d’activité de l’entreprise ?

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Toute entreprise, par nature, fait face à des besoins de financements. Ces derniers apparaissent du fait du décalage dans le temps entre les paiements et les encaissements et sont donc intrinsèquement liés aux besoins et flux de trésorerie. Pour assurer son développement mais également son fonctionnement au quotidien, une entreprise a ainsi l’obligation d’engager des frais qu’elle paye avant même d’avoir encaissé des recettes. Un commerçant a, le plus souvent et s’il ne réalise pas de dropshipping, besoin de disposer de stocks de marchandises financés par les fonds de son entreprise avant de les vendre sur le marché et d’en récupérer des recettes. L’achat d’une machine-outil ou l’achat de matières premières avant leur transformation représentent également des décaissements qui ne donnent pas lieu à des recettes rapides, créant ainsi un décalage entre les sorties et les entrées pour l’entreprise. Pour comprendre parfaitement les implications de ces écarts, on parle de cycles de l’activité et ils sont, par définition, de trois ordres : Le cycle d’investissement, le cycle d’exploitation et le cycle de financement. Zoom sur leur nature et les types de besoins de financements liés.

Les trois cycles de l’activité d’une entreprise

Comme évoqué dans l’introduction de cet article, l’activité globale d’une entreprise peut être décomposée en trois grandes catégories de cycles permettant d’ailleurs pour les gestionnaires d’établir un bilan fonctionnel basé sur le bilan comptable normalisé. rappelons ici, comme nous l’avions déjà vu par ailleurs dans le sujet sur les comptes annuels, que le bilan comptable est un document obligatoire qui traduit à un moment donné la situation patrimoniale de l’entreprise. Voici les trois cycles qui nous intéressent en détail :

  1. Le cycle d’exploitation qui est l’ensemble des opérations courantes d’approvisionnement, de fabrication, de commercialisation des biens et des services dont la durée de vie varie avec l’activité de l’entreprise (la partie basse du bilan s’y intéresse) ;
  2. Le cycle d’investissement, que l’on peut traduire par l’ensemble des opérations liées à l’acquisition des biens durables nécessaire à la création, au développement mais aussi à la survie de l’entreprise. Pratiquement, ce cycle d’investissement concerne les immobilisations incorporelles, corporelles et financières que l’on observe à l’actif du bilan ;
  3. Le cycle de financement qui est l’ensemble des opérations liées au cycle d’investissement (on parle ici plus simplement de ressources stables inscrites dans la partie passif du bilan), au cycle d’exploitation (ressources d’exploitation).

Exemple de création d’un bilan fonctionnel à partir d’un bilan comptable

Pour être plus clair quant aux cycles de l’activité d’une entreprise, à partir d’un bilan comptable simplifié, mettons en place un bilan fonctionnel comme suit :

Le bilan comptable :

ACTIF DU BILANPASSIF DU BILAN
ACTIF IMMOBILISECAPITAUX PROPRES
Immobilisations incorporellesCapital
Immobilisations corporellesRéserves
Immobilisations financièresRésultat net
ACTIF CIRCULANTProvisions pour risques et charges
StocksDETTES
CréancesEmprunt
Valeurs mobilières de placementDettes d'exploitation
DisponibilitésDettes diverses

Le bilan fonctionnel qui peut en être tiré :
ACTIF (BESOINS)PASSIF (RESSOURCES)
Actifs liés au cycle d'investissementRessources stables
Emplois durablesCapitaux propres
Actifs liés au cycle d'exploitationDettes à long terme
StocksRessources d'exploitation
CréancesFournisseurs
Actifs de trésorerieEffets à payer
les non cycliques, titres de placementPassifs de trésorerie
Créances hors exploitationDettes hors exploitation

Bien entendu, il faut prendre ici le bilan fonctionnel comme une image ponctuelle du déroulement des cycles d’activités de l’entreprise.

Quels types de besoins de financement pour l’entreprise ?

Il est important ici de les classifier en deux groupes distincts que sont les besoins de financements de l’investissement (que l’on peut avoir par exemple lors de la création de l’entreprise et qui fait l’objet à ce titre d’un plan de financement prévisionnel sur la base d’un bilan fonctionnel) et les besoins de financement de l’exploitation où le BFR (Besoin en fonds de roulement) joue un rôle majeur.

Les besoins de financement de l’investissement

L’investissement peut être de nature incorporelle, corporelle ou financière. Lorsque l’on parle d’investissement incorporel, on parle ainsi de recherche, de formation, de logiciel notamment. La nature corporelle d’un investissement est physique : C’est le cas notamment des machines, de la construction, des terrains acquis par l’entreprise. Enfin, on parle d’immobilisation financière pour les titres et prises de participation d’une entreprise sur un autre par exemple, pour les dépôts de garantie également.

On peut donc opter pour un investissement de cinq manières différentes :

  1. Un investissement de remplacement pour un équipement ancien ou usé ;
  2. Un investissement de productivité pour avoir par exemple du matériel plus performant ;
  3. Un investissement de capacité pour l’accroissement de la production ;
  4. Un investissement de création correspondant à l’acquisition de biens lors de la création d’entreprise ou d’une nouvelle activité ;
  5. Un investissement de prestige, social ou réglementaire si vous achetez des locaux pour un siège, achetez des équipements de sécurité ou décidez de monter un restaurant d’entreprise par exemple.

Dans tous les cas, ces investissements feront l’objet d’une inscription dans la partie actif du bilan comptable de l’entreprise.

Les besoins de financement de l’exploitation et le BFRE

Là encore, l’exploitation courante est une sorte de cycle et peut s’analyser comme telle. Le cycle le plus évident pourrait être : J’achète des matières premières, je transforme ces dernières et je vends un produit fini.

En analysant le plus simplement la chose, le besoin de financement de l’exploitation résulte de la différence entre les besoins nés des éléments de circulation dans le cycle et les ressources procurées par le crédit des fournisseurs. En d’autres termes, nous auront ici la différence entre les actifs circulant (stocks+clients) et les dettes d’exploitation.

Ce besoin de financement de l’exploitation est appelé BFRE (Voir le sujet sur le Besoin en fonds de roulement). Il résulte des décalages à court terme (cette fois et à la différence des éléments liés à l’investissement) entre les charges et les produits et règlements correspondants. Le Besoin en fonds de roulement, selon le type d’activité, peut s’estimer et se calculer en jours, en mois ou même positif ou négatif. Il est rarement négatif et dans ce cas, c’est un BFR atypique que l’on peut retrouver pour les grands distributeurs qui ont la chance d’encaisser rapidement auprès de consommateurs finaux des recettes et payer des fournisseurs à quatre-vingt dix jours minimum.

Calcul du BFRE (Besoin de financement de l’exploitation ) = stocks + créances clients – dettes d’exploitation

Avec des conditions stables, ce qui est assez rare en pratique, le BFRE évolue strictement en fonction du chiffre d’affaires, mais pas en proportion constante.

X.D

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