Vous cherchez à créer une activité de vente en ligne et vous intéressez à la vente de produits cosmétiques ? Cet article vous donne quelques clefs pour pouvoir vous lancer dans la création d’une telle entreprise. Sachez avant toute chose que les produits cosmétiques sont particulièrement encadrés par la réglementation en France, que ce soit au niveau de la production qu’au niveau de la distribution. Explications.
Comprendre ce qu’est un produit cosmétique
Un produit cosmétique est une substance, le plus souvent un mélange, dont la finalité est d’être mis en contact avec diverses parties du corps humain comme le visage, les mains, les ongles, la bouche, le cou, etc. afin de nettoyer, parfumer ou encore protéger et maintenir en bon état la partie concernée. Le législateur a, par ailleurs, définit ce qu’est un cosmétique au titre de l’article L 5131-1 du Code de la Santé Publique :
« Toute substance ou mélange destiné à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain (épiderme, systèmes pileux et capillaire, ongles, lèvres et organes génitaux externes) ou avec les dents et les muqueuses buccales, en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles. »*
Pour ce qui concerne la vente en ligne, il faut se référer aux trois codes suivants que sont :
- Le code de la Santé Publique ;
- Le code du Commerce ;
- Le Code de la consommation.
En effet, pour ce qui concerne le Code de la Santé Publique, les cosmétiques relèvent du domaine de la santé et c’est en cela que la réglementation est très scrupuleuse sur la délivrance de tels produits. Des tests et le passage auprès d’un laboratoire sont essentiels avant toute mise sur le marché, y compris pour des produits dits naturels comme l’huile d’argan par exemple. De même, vous devez être en mesure de pouvoir préciser de quoi sont composés vos produits auprès du consommateur final (au-delà même de l’étiquetage obligatoire) ainsi que l’origine de vos produits, leur dangerosité potentielle également.
Le code du Commerce régit ici les activités commerciales, comme toujours, y compris pour la vente en ligne. Un certain nombre de lois sont venues renforcer et encadrer les activités commerciales sur Internet ces dernières années.
Le code de la consommation est aussi très présent dans un projet de vente de cosmétiques en ligne pour la simple et bonne raison que l’on s’adresse principalement à des particuliers. Inutile de dire qu’il est impossible d’estampiller par exemple ses produits cosmétiques « bio » dès lors qu’ils ne sont pas certifiés par exemple. De plus, la loi Hamon est venue renforcer les dispositifs concernant la vente en ligne, ce que nous voyons un peu plus loin. Des contrôles réguliers de la DGCCRF (Direction Générale de La Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) sont opérés sur le secteur des cosmétiques.
E-commerce et Loi Hamon
Entrée en vigueur le 13 juin 2014, la loi dite « Hamon » a profondément réformé la vente à distance en France. Tout E-commerçant doit donc se pencher sur cette loi afin d’être en conformité dans le cadre de la distribution des produits en ligne. On l’appelle également « Loi Consommation ». Cela impose, entre autres pour la vente de produits cosmétiques en ligne, de préciser un numéro de téléphone sur le site Internet, d’avoir un tunnel d’achat standardisé mais aussi, plus handicapant ici, de donner un droit de rétractation au consommateur de 14 jours. Une chose qui paraît tout à fait contraignante dans la mesure où les produits cosmétiques récupérés seraient ouverts. Cela dit, il existe bien des exceptions à cette règle et les produits cosmétiques en ligne, dans une certaine mesure, peuvent faire partie dans la mesure où ces derniers « peuvent se détériorer ou se périmer rapidement ». Un point sensible qu’il faut donc étudier sur la nature des produits cosmétiques que vous souhaitez vendre en précisant la chose, au besoin, au consommateur final de manière très claire.
Faire une étude de marché sur la cosmétique en ligne
En France, le secteur de la cosmétique est très important et l’on peut aisément dire que l’on est en présence d’une véritable industrie sectorielle représentant 24 milliards d’euros en 2018**. Notez que l’essentiel des acteurs sont des TPE tout de même (bien que la production de produits cosmétiques soit elle concentrée dans les mains de grands groupes).
Les produits cosmétiques sont un secteur très concurrentiel sur Internet. Une recherche avec Google Trends ou à l’aide d’outils d’analyse des expressions tapées par les internautes le montre. Les grandes enseignes sont très présentes sur le marché et il est difficile de pouvoir les concurrencer rapidement avec un site Internet naissant sur des produits de grandes marques comme Loréal, Givenchy, etc. Une bonne option consiste à proposer des produits légèrement différents, avec un positionnement différent, en travaillant avec des marques reconnues pour leur qualité mais ayant un peu moins de notoriété, à l’instar de la marque cosmétique Altheagrey par exemple, spécialisée dans les crèmes de jour/nuit et anti-âge.
Le bio est également un bon créneau mais le marché est particulièrement ciblé depuis plusieurs années déjà. Dans tous les cas, une étude de marché approfondie permettra de valider le couple marché/produit afin de proposer aux internautes les marques et produits les plus intéressants.
La création d’une marque de cosmétique se confronte également à des difficultés en matière de visibilité si elle reste uniquement sur une démarche de présence par les moteurs de recherches. L’utilisation des réseaux sociaux est indispensable, bien que chronophage, et la mise en place d’une communication en se basant sur des stratégies d’influence semble idéale. Elle pourra ainsi se baser sur des envois d’échantillons gratuits et la mise en avant par des personnes reconnues et adeptes de l’usage de ces produits cosmétiques. La mise ne avant des situations avant/après est aussi intéressante dans de nombreux visuels.
Un rapide calcul des coûts que peuvent représenter le stockage de produits cosmétiques invite souvent les créateurs à réfléchir à deux fois avant de partir sur une entreprise franchisée. Pourtant, l’essentiel des activités de ventes de cosmétiques en ligne se font auprès des particuliers. Il n’est pas impossible ainsi de partir sur une entreprise individuelle avec un régime micro pour démarrer. Cela dépend de la situation. Cela dit, la responsabilité limitée est toujours bienvenue dès lors que l’on entreprend. Le fait de pouvoir récupérer la TVA sur les achats également.
Côté marges, certains prix seront forcément fixés par les fournisseurs. Notez qu’en pratique, il faudra contacter les revendeurs officiels des marques pour pouvoir vendre à son tour.
Un check-up de votre situation patrimoniale, matrimoniale et fiscale sera nécessaire pour déterminer si vous devez démarrer en entreprise individuelle, comme TNS (Travailleur Non Salarié), ou en société avec une personnalité morale.
Dans tous les cas, faites-vous aider par des professionnels de la création d’entreprise (également pour vos financements possibles) et par un avocat pour la rédaction de vos conditions générales de vente en ligne.
*Source : Légifrance
** Source : La Febea
C.S