A plusieurs reprises, nous avons pu voir que le contrôle de gestion a un rôle primordial dans l’entreprise ou l’organisation. Il est surtout essentiel puisqu’il permet de réaliser ce que l’on appelle le pilotage de la performance. En pratique, cela signifie qu’en étudiant les données issues du contrôle de gestion, on peut s’assurer en permanence de la tenue des objectifs de l’entreprise en fonction des événements et aléas qui pourraient venir perturber le bon fonctionnement de cette dernière. Zoom sur le pilotage de l’entreprise et ses outils.
La définition du pilotage d’entreprise
Concrètement, « piloter » consiste à conduire un véhicule ou un avion avec une certaine technique et parfois de l’expérience. Le pilote peut être également un guide et si l’on reprend ces définitions que l’on retrouve dans les dictionnaires, « piloter une entreprise » signifie que le chef d’entreprise doit s’appuyer sur un certain nombre d’indicateurs afin de prendre les décisions qui s’imposent au bon moment. Littéralement, une entreprise dans un marché concurrentiel peut fonctionner comme une voiture sur la route : Accélérer lorsque la visibilité est bonne, freiner sur un marché si celui-ci ne permet pas de voir l’avenir, prendre des virages lorsque cela s’impose, etc. Par ailleurs, ne pas voir un virage envoie dans le décor et c’est finalement l’essence même des conséquences d’un manque de visibilité également pour un entreprise.
La mise en pratique du pilotage d’entreprise
Il existe des pratiques et outils permettant de bien piloter son entreprise. Des professionnels, généralement des consultants extérieurs et des experts-comptables, proposent également d’accompagner les dirigeants d’entreprises dans leur pilotage au quotidien. Toutefois, on considère généralement qu’il existe trois niveaux de pilotage d’entreprise :
- Le niveau stratégique ;
- Le niveau opérationnel ;
- Le niveau prospectif.
Pilotage stratégique d’entreprise
Au niveau stratégique, le pilote est alors un guide au sens premier du terme : A partir des indicateurs et données récoltées par le contrôle de gestion, le chef d’entreprise se pose les questions d’avenir pour les différentes branches de son entreprise. Pour la production, pour les débouchés ou même encore pour les ressources humaines avec un pilotage RH, il définit les lignes de ce que sera son entreprise à court, moyen et long terme. Une bonne connaissance d’ensemble de la situation actuelle est parfaitement nécessaire pour commencer à réfléchir à une stratégie. Il est utile par ailleurs de passer un temps imparti sur ce point lorsque l’on est dirigeant d’une entreprise, que ce soit une TPE, un PME ou même un grand groupe.
Pilotage opérationnel de l’entreprise
En se fixant des objectifs dans l’étude de la stratégie d’entreprise, il faut vérifier que les actions mises en place portent leur fruit. Un certains nombres d’indicateurs de performance, qu’il faut déterminer à l’avance (les fameux KPI) permettent d’être dans l’opérationnel pour le dirigeant. Un exemple de KPI en la matière pourrait être par exemple le chiffre d’affaires réalisé par mois. L’action est quotidienne parfois et c’est la raison pour laquelle on parle ici de pilotage opérationnel.
Pilotage prospectif de l’organisation
Dernier aspect du pilotage d’entreprise : Le fait de tirer des leçons pour adapter au besoin sa stratégie quitte à la changer complètement au besoin. On mesure ici, sur des temps généralement plus longs, par exemple au moment de l’édition des bilans annuels de l’entreprise, la stratégie globale qui a été menée. A partir de ces données très utiles au dirigeant, ce dernier peut placer sa réflexion dans du prospectif pur la suite.
Les outils pour piloter son entreprise
Du fait même que le pilotage nécessite de l’opérationnalité, il est important pour un chef d’entreprise ou une équipe dirigeante d’avoir un suivi en temps réel des indicateurs permettant d’établir la stratégie. Anticiper et être réactif, c’est aussi savoir adapter sa stratégie en très peu de temps. Il existe suffisamment d’incertitudes environnementales (crises sanitaires, guerre, hausse des prix du pétrole, etc.) avec des conséquences sur les marchés pour ne pas prendre en compte les différents aspects opérationnels avec plus de pincettes. De ce fait, il existe des outils qui permettent de voir les évolutions et tendances plus rapidement que sur des temps longs. Ils se présentent le plus souvent sous forme de tableaux de bords et d’outils comptables.
Le tableau de bord pour le pilotage
Un tableau de bord permet un reporting financier de l’activité de l’entreprise ; Il est essentiel de le compléter au maximum et impose donc d’avoir une gestion de son activité au quotidien. Cela passe ainsi par un travail administratif consistant à enregistrer les dépenses et ventes occasionnées au jour le jour. Une gestion ainsi réalisée en temps réel permet de faire impacter les indicateurs de performance tels que le BFR, le seuil de rentabilité, les ventes mais aussi les impayés, les coûts des matières, etc.
Un recentrage sur la trésorerie dans l’analyse des données
Bien entendu, piloter son entreprise, c’est faire en sorte de trouver de la rentabilité dans les actions menées. C’est en soi la base mais l’incertitude environnementale évoquée plus haut cumulée avec la volatilité des marchés peut avoir des conséquences bien plus funestes et rapides pour une entreprise : Des problèmes e trésorerie. Les outils de pilotage actuels permettent donc d’étudier des KPI essentiels comme le BFR qui est, finalement résumé à sa plus simple expression, la différence entre les encaissements et décaissements de l’entreprise. Plus le BFR augmente, plus l’entreprise a besoin de trésorerie pour financer son activité.
L’organisation de tableaux comptables à présenter aux tiers
Si la comptabilité est réalisée « au jour le jour » (ou presque), il est possible de sortir des éléments comme la balance d’activité sur tel ou tel compte et la balance générale comptable. Cela permet d’établir des comptes de résultat mais cela permet aussi de traiter une information placée dans un tableau de performance d’activité que l’on peut, le cas échéant, présenter à des tiers. Ces tiers, ce sont les banques pour le plus souvent. Lorsque la tension se fait sentir au niveau de la trésorerie de l’entreprise, il est essentiel de trouver des ressources rapidement (facilités de caisse, prêt court terme, etc.) pour pouvoir passer le cap observé. Piloter son entreprise, c’est donc bel et bien prévoir et anticiper aussi les crises qui se profilent devant soi pour agir en conséquences.
X.D.