Vous souhaitez lancer votre activité parce que vous avez trouvé l’idée qui fera la différence ? Votre projet est mûr pour solliciter des financements ? Vous hésitez sur la manière dont vous devez demander de l’aide à vos proches ou votre banquier ? Dans cet article, nous vous donnons quelques pistes de réflexion pour créer votre entreprise en levant des fonds. Notez qu’il vous aura fallu monter un business plan préalable comprenant un plan de financement initial pour faire les bons choix !
Mobiliser un capital de départ sur vos fonds propres
Le premier réflexe lorsque l’on souhaite se lancer, c’est constituer un premier apport pour financer des besoins matériels, de la trésorerie de démarrage également. On parle sur ce second point de financer un besoin de fonds de roulement au démarrage. En effet, que vous soyez prestataire, artisan ou marchand, vous devrez mobiliser quelques ressources pour entamer vos premiers travaux ou financer vos stocks par exemple. Quoiqu’il en soit, il vous faut faire le tour de vos propres ressources personnelles pour avoir un apport ou même constituer un capital lors de la création de votre société. Lever des fonds est plus simple lorsque vous-même investissez des ressources dans votre entreprise comme nous le voyons plus loin. C’est pourquoi, faites le tour de vos fonds personnels pour les mobiliser en partie au besoin. Mais quelles ressources mobiliser ? Voici quelques conseils pour bien démarrer.
Mobiliser de l’épargne personnelle en vue de levées de fonds
Faites le point sur vos revenus actuels. Aujourd’hui, il faut constater que selon vos propres besoins personnels, votre train de vie, le fait que vous ayez ou non des enfants (et donc également des héritiers), que vous disposiez déjà de prêts en cours, votre propre capacité à mobiliser des fonds pour créer votre entreprise va varier. La notion de capacité d’emprunt est importante et doit être prise au sérieux pour la suite. Faites un bila personnel sur ce point avec votre banquier ou un courtier par exemple. Cela dit, vous avez la possibilité de mobiliser des éléments d’épargne comme :
- Votre PEL si vous en disposez d’un. Celui-ci peut être cassé si vous avez un projet de mobilisation de ressources sur les titres de votre société, pour financer par exemple (depuis la loi Dutreil) un local commercial par exemple,
- Un apport personnel peut être issu aussi d’un PEA (Plan d’épargne Action). Ce dernier a une visibilité sur huit ans à la souscription mais il est possible d’être exonéré d’impôt sur les retraits effectués avant 5 ans si les sommes sont affectées ensuite dans un délai de trois mois au financement de la création ou de reprise d’entreprise. Notez que vous serez quand même soumis aux prélèvements sociaux,
- Votre assurance vie est aussi une ressource très intéressante actuellement dans la mesure où les taux d’intérêts sont particulièrement bas actuellement. La remise en question du rendement actuel de ce type de véhicule de placement est une bonne occasion de procéder par exemple à un retrait partiel de l’assurance vie. Pourquoi partiel ? Parce que l’assurance vie peut être utilisée également pour le nantissement d’emprunt et parce que vous pourriez ainsi bénéficier encore dans le temps d’une antériorité de votre contrat. Renseignez-vous,
- Si vous disposez d’un livret d’épargne entreprise (LEE), c’est peut-être le moment de l’utiliser. Le principe est assez similaire à celui du PEL,
- Vos comptes personnels peuvent être mobilisés si vous ne disposez pas par ailleurs de placements en épargne mais sachez que généralement, un compte courant personnel sert avant tout au financement de son train de vie,
- Demander à des proches, à votre tante, à votre famille, pourquoi pas. Notez que les affaires d’argent peuvent être très délicates par a suite à gérer avec vos proches. Soyez prudent sur cette question d’autant que cela peut poser des questions en termes de transmission et d’héritage.
Contactez votre banque et les autres pour une levée de fonds
Un bon et sain réflexe est de vous tourner vers votre propre conseiller bancaire pour parler de votre projet. Rappelons que vous aurez ici intérêt à proposer un plan de financement cohérent et plus généralement un business plan idoine pour lui effectuer une demande. Votre banquier sera sensible à la qualité de ce dernier et notamment à l’affectation des ressources. Ainsi, n’espérez pas par exemple le financement de la TVA sur vos investissements et encore moins un BFR (Besoin en fonds de Roulement) gonflé. Mais évidement, rapatrier votre activité professionnelle à vos comptes personnels au sein d’une même banque peut présenter aussi quelques désavantages par la suite, notamment en cas de difficultés passagères. C’est ici un choix crucial et c’est la raison pour laquelle, nous vous invitons à contacter d’autres organismes de financement. Les autres banques bien sûr, mais aussi :
1. Les business angels pour une levée de fonds
Ce sont des investisseurs qui prennent une part du capital de votre future société, on parle aussi de fonds d’investissement. Il existe aussi des dispositifs que l’on nomme les « Media for Equity« . En quoi cela consiste ? Tout simplement en un dispositif d’échange d’espaces publicitaires dans des médias de premier plan contre du capital. C’est très en vogue pour les entreprises en forte croissance qui n’ont pas forcément la trésorerie nécessaire pour l’achat d’espaces publicitaires. C’est potentiellement un bon vecteur de croissance si vous êtes sur un marché à fort potentiel auprès des particuliers (BtoC).
Attention, si vous optez pour la prise de capital par des investisseurs externes, vérifiez bien que vous gardez le contrôle de votre entreprise, que vous restez bien le chef d’entreprise.
2. Le crowdfunding
Les plateformes en ligne sont nombreuses et les modalités d’accès aussi différentes mas qui n’a jamais entendu parler de crowdfunding de nos jours ? Pourquoi pas vous ? Cela revêt aussi un avantage indéniable qui repose sur la communication de votre activité, la mise en perspective de votre business-model et vous force à affronter l’appétence que peut avoir le public pour votre projet.
3. Les plateformes d’initiatives locales
Près de chez vous, des organismes organisent des solutions de financement permettant de réaliser des levées de fonds. Ce sont les plateformes d’initiatives locales (PFIL) qui consentent généralement des prêts à taux Zéro (PTZ) sur la base de critères d’éligibilité propres et sur la cohérence économique de votre projet de création ou de reprise d’entreprise. Les montants accordés sont variables mais peuvent se compter en dizaines de milliers d’euros. On parle également de prêt d’honneur.
4. Les prêts solidaires pour la levée de fonds ?
Dans le même registre que les plateformes d’initiatives locales, il existe des dispositifs d’aides complétés souvent par de l’accompagnement : Il s’agit des prêts solidaires ; Ceux-ci peuvent être financés par l’État, les collectivités locales, voire des organismes privés. On pense notamment aux micro-crédits qui ont vu le jour à l’origine dans les pays en voie de développement. Ce sont des bourses comprenant cette fois ci un taux d’intérêt mais qui facilitent la trésorerie des petits projets pour l’essentiel.
5. Les subventions comme levées de fonds
Beaucoup plus rares mais toujours existantes, il existe des subventions pour création d’entreprise qui seront accessibles au regard de certains critères d’éligibilité. On pense ici par exemple aux travailleurs reconnus handicapés qui pourront solliciter les fonds de l’AGEFIPH par exemple. Ce sont des montants non négligeables que l’on peut demander pour l’achat de matériel par exemple.
Conseils pour lever des fonds sereinement
Si vous êtes dans la démarche de lever des fonds, c’est que votre business plan est finalisé. La levée de ressources supplémentaires pour votre entreprise doit s’observer avec discernement. Faites attention à plusieurs aspects :
- Prenez le temps de vérifier que vos garder le contrôle de et la direction de votre entreprise dans tous les cas,
- Observez les cautions et garanties que l’on vous demande, faites bien le distinguo par exemple entre caution simple et caution solidaire,
- Utilisez le statut d’entreprise le plus adapté au financement. Il est vrai qu’à quelques exceptions, il est par exemple plus dur de demander de l’argent lorsque l’on a le statut de microentreprise. Les formalités d’inscription de ce type d’entreprise individuelle empêche par exemple la prise de participations et gêne le plus souvent un banquier ou un financeur qui voit là un manque d’ambition,
- Multipliez les dossiers tant que vous avez du temps avant création,
- Ne vous précipitez pas vers n’importe quel investisseur sans prendre l’assurance de gages en retours,
- Songez au montant global des remboursements mensuels qui ne doit pas trop gêner votre train de vie et celui de vos proches.
X.D
bouville
Bonjour,
je actuellement présidente de ma SASU.
mon mari est actuellement commerciale.
Mon mari et moi même souhaiterions racheter un fond de commerce (une chocolaterie). comment prendre le moins de risque financier possible? Cette activité non obligerait à travailler tous les 2( moi à la prod, et lui en boutique)
Mon mari peut il obtenir une rupture conventionnelle pour créer son entreprise et toucher le chômage ? moi de mon coté comment mettre mes billes dans cette nouvelle société et pouvoir me verser un salaire dès la reprise de l’activité?
mon mari peut il créer son entreprise, faire une levée de fond, puis je du coup rentrer au capital avec ma sasu pour apporter mes ressources.
merci infiniment pour votre aide.
cordialement
vanessa Bouville
Xavier Deloffre
Bonjour Madame,
Votre question est légitime mais demande de faire une étude complète. Je vous invite à contacter des professionnels de la création d’entreprise, notamment la BGE près de chez vous ou la Chambre de Commerce (dans le cadre de la reprise d’un commerce de chocolaterie)/ CMA (s’il s’agit d’une activité artisanale). Pour la levée de fonds liée à une rupture conventionnelle, il faudra a priori attendre de toucher les premiers versements de Pôle Emploi mais, ici, j’attire votre attention sur le fait que celle-ci doit être étudiée par un juriste ; Vous êtes en effet mariés et il ne faudrait pas voir de requalification ultérieure. Concernant la participation d’une société (SASU ou autre) dans une autre, c’est tout à fait possible. Reste à prendre en compte toutefois les aspects liés à celle-ci et l’intérêt de le faire de cette manière plutôt qu’en nom propre. Une analyse patrimoniale et matrimoniale serait utile.