Vous souhaitez vous lancer dans les métiers du bois et peut-être créer ou racheter une scierie ? Le marché du bois a considérablement évolué ces dernières années à tel point que l’on se retrouve parfois en pénurie, créant des variations de prix sur les grumes de bois (il s’agit de troncs coupés et ébranchés qui sont encore pourvus de leur écorce). Ce qui a une incidence directe sur les premiers travailleurs de ces grumes, c’est-à-dire les scieries françaises en particulier.
Un marché du bois tendu en raison d’un contexte international
Les très fortes demandes provenant de la Chine (et de pays en fort développement économique) mais aussi le fait que certains pays à l’instar de la Russie restreignent leurs exportations de grumes, que certains propriétaires fonciers de régions du monde ne renouvellent pas les forêts exploitées de manière convenable (il faut près de 60 ans pour qu’un arbre soit en mesure d’être exploité à la coupe), créent des réels problèmes d’approvisionnement qu’il faut pouvoir combler alors même que la demande provenant des constructeurs, des charpentiers ou encore des menuisiers augmente.
Le retour à l’exploitation raisonnée des forêts locales est aujourd’hui une tendance très forte comme peut l’expliquer notamment le dirigeant de la scierie Alglave.
Un marché comprenant des scieries de différentes tailles
Le nombre de scierie diminue en France, d’année en année. On peut considérer qu’il existe trois types de scieries un peu partout sur le territoire :
- Les scieries industrielles sont les moins nombreuses et produisent déjà des produits finis à destination du marché intérieur (gros donneurs d’ordre) ou à l’export ;
- Les scieries semi-industrielles représentent un bon tiers des un peu plus de 1200 scieries françaises. Elles font déjà un peu de sur-mesure en plus des produits standards ;
- Les scieries artisanales forment le plus gros peloton des entreprises du secteur et orientent essentiellement leur marché sur le plan local et régional avec une approche plus personnalisée vers des clients qui peuvent être des artisans comme les ébénistes, charpentiers et menuisiers.
La production issue des scieries
Les demandes des clients (des artisans en particulier) sont toujours plus précises et nécessitent pour l’ensemble de la profession de se moderniser et d’apporter une plus-value dans la découpe du bois. De nos jours, une scierie qui travaille à la production automatisée avec un personnel qualifié (assez rare à trouver) est en mesure de proposer notamment :
- Des carrelets bois qui sont une forme de sciage du bois à l’origine de nombreux ouvrages comme des tables, des chaises, des meubles mais aussi des escaliers ;
- Du bois lamellé-collé (BLC) qui se construit par collage de plusieurs lamelles en bois en améliorant la résistance mécanique (utilisé dans l’agencement et en menuiserie) ;
- Des avivés bois utilisés pour les parquets, marches, contre-marches d’escaliers et qui prennent la forme de pièces de bois massif qui ont une section rectangulaire ;
- Des plots sec séchoir (donc un bois sec) pour les menuisiers et ébénistes ;
- Du travail à façon de différentes essences d’arbres issus des forêts régionales mais aussi du bois exotique pour certaines demandes.
Quel budget pour développer une scierie ?
A l’instar de nombreux secteurs touchant à l’artisanat ou le semi-industriel, les budgets peuvent largement grossir avec les besoins matériels. Outre la capacité de stockage des grumes de bois (nécessitant l’investissement dans un hangar), ce sont bien les machines permettant de scier et de travailler le bois qui représentent le gros des actifs immobilisés. Mais il faut ajouter à cette réalité un réel besoin de formation des salariés puisque travailler en scierie implique une prise de conscience en matière de sécurité et également un savoir-faire qui se trouve assez rarement sur le marché (en sciage, en rabotage du bois notamment). Au final, une petite scierie familiale peut donc avoir des besoins de financement au démarrage de plusieurs centaines de milliers d’euros.
Il est donc essentiel ici de trouver des financements au démarrage pour assurer le financement d’actifs immobilisés dont la finalité est de proposer les produits évoqués un peu plus haut dans notre sujet.
Quel statut juridique choisir pour une scierie ?
Le statut juridique d’une scierie est tout à fait libre et correspond aux standards des entreprises, bien qu’en raison des investissements, les formes sociétales soient les plus adaptées. On pourra donc choisir de monter l’entreprise, si l’on est seul, en EURL ou encore en SARL si la société comporte plusieurs associés ; Une SA ou une SAS ne sont pas non plus à exclure. En fonction des situations patrimoniales et matrimoniales, il sera ici utile de consulter un professionnel pour faire un choix éclairé.
C.S.