Le métier de comportementaliste canin a le vent en poupe ces dernières années et avec l’augmentation du nombre de propriétaires de chiens et la prise de conscience de l’importance du bien-être animal, la demande pour les experts en comportement canin ne cesse de croître. Si vous êtes passionné par le monde canin et que vous souhaitez faire de cette passion votre métier, voici un guide pour vous installer en tant que comportementaliste canin.
Comprendre le rôle du comportementaliste canin
Le comportementaliste canin est bien plus qu’un simple « dresseur de chiens ». Il est le spécialiste de la psychologie canine et joue un rôle essentiel dans le développement d’une relation harmonieuse entre le chien et son propriétaire. Plongeons en profondeur dans la richesse de cette profession qui est souvent confondue avec celle d' »éducateur canin« .
Le psychologue du chien
À l’image d’un psychologue pour les humains, le comportementaliste canin s’intéresse à l’origine des comportements du chien, qu’ils soient problématiques ou simplement mal compris. Ce professionnel analyse le comportement du chien dans son ensemble, en tenant compte de son histoire, de son environnement actuel, et de la dynamique avec son maître et les autres membres de son entourage.
La relation versus les commandes
Contrairement à l’éducateur canin, dont l’objectif principal est d’enseigner au chien des ordres et des comportements spécifiques (assis, couché, rappel, etc.), le comportementaliste canin se penche davantage sur la relation entre le chien et son environnement. Par exemple, un chien qui aboie excessivement peut le faire pour de multiples raisons : peur, ennui, territorialité, demande d’attention, etc. Le rôle du comportementaliste est d’identifier la cause de ce comportement pour pouvoir la traiter efficacement.
L’approche « holistique »
La profession de comportementaliste canin nécessite une compréhension globale du chien. Cela signifie prendre en compte tous les aspects de sa vie : alimentation, routine quotidienne, interactions sociales, santé physique, et même la qualité de son sommeil. Tous ces éléments peuvent influencer le comportement du chien.
Éducation des propriétaires
Un rôle majeur du comportementaliste canin est finalement aussi d’éduquer le propriétaire. Après tout, c’est souvent l’interaction entre le chien et son maître qui peut être à l’origine de certains comportements. Le comportementaliste offre des conseils, des techniques et des outils pour que le propriétaire comprenne mieux son animal et adapte ses propres comportements.
L’intervention sur mesure
Chaque chien est unique, et il n’y a pas de solution universelle. Le comportementaliste canin doit donc être capable d’adapter ses interventions à chaque situation. Cela peut impliquer de travailler avec d’autres professionnels, tels que des vétérinaires, des éducateurs canins, ou même des thérapeutes animaliers spécialisés.
Le champs d’interventions du comportementaliste canin est assez large
Formation, compétence et expérience pratique du comportementaliste canin
Devenir comportementaliste canin ne s’improvise pas et même si la législation n’impose pas un parcours académique spécifique, s’armer d’une solide formation et d’une expérience concrète est primordial pour exercer ce métier avec compétence et éthique.
Formation et compétences
Bien qu’il n’existe pas de diplôme officiel pour devenir comportementaliste canin, la formation reste un pilier fondamental pour entrer dans ce domaine. Il est essentiel d’acquérir des compétences solides en psychologie canine, en éthologie et en techniques d’intervention.
Il existe de nombreuses écoles et institutions privées qui proposent des formations pour aspirants comportementalistes canins. Ces formations couvrent généralement la théorie du comportement canin, les méthodes d’intervention, la communication avec les propriétaires, et parfois même la gestion d’entreprise pour ceux qui souhaitent créer leur propre cabinet.
Toutefois, toutes les formations ne se valent pas. Il est donc primordial de bien se renseigner avant de s’inscrire : vérifiez la réputation de l’école, le contenu du programme, les qualifications des formateurs, ainsi que les avis d’anciens élèves.
L’importance de l’expérience pratique
La théorie, bien que fondamentale, ne suffit pas. Ainsi, la pratique est l’occasion de confronter ses connaissances à la réalité du terrain. C’est en travaillant directement avec les chiens et leurs propriétaires que vous affinerez votre sens de l’observation, votre capacité d’analyse, et votre technique d’intervention.
Pour accumuler de l’expérience, considérez la possibilité de travailler en tant qu’assistant ou stagiaire auprès d’un comportementaliste canin établi. Ces professionnels expérimentés peuvent vous offrir des conseils précieux, vous montrer différentes approches en situation réelle et vous introduire à des cas variés. Cette expérience enrichira votre compréhension du métier et renforcera votre confiance en vos compétences.
Installer son entreprise, en pratique
Une fois votre formation terminée et une certaine expérience acquise, vous pouvez envisager de créer votre entreprise. Cela nécessitera des démarches administratives (immatriculation, choix du statut juridique , etc.) et peut-être même la recherche d’un local si vous souhaitez avoir un espace dédié à votre activité ou si vous souhaitez compléter des prestations avec une pension canine par exemple.
Choisir son statut juridique
Ce choix déterminera notamment votre régime fiscal, vos obligations comptables, ainsi que votre responsabilité personnelle ; Notons qu’il s’agit d’une profession assimilée libérale. Voici un aperçu des principaux statuts que vous pourriez envisager :
- Entreprise individuelle (EI) : C’est la forme la plus simple pour exercer une activité en solo. Vous êtes seul responsable de vos dettes sur l’ensemble de votre patrimoine ;
- Micro-entreprise (anciennement auto-entrepreneur) : Ce statut est adapté pour ceux qui débutent ou ont une activité à faible chiffre d’affaires. Il offre des avantages fiscaux et une simplicité administrative. Les cotisations sociales sont calculées sur le chiffre d’affaires réalisé ;
- Entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) : Cette forme d’entreprise vous permet de séparer votre patrimoine personnel de votre patrimoine professionnel, ce qui limite votre responsabilité ;
- Société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) ou Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) : Ces statuts conviennent aux comportementalistes canins qui envisagent une activité plus structurée ou qui souhaitent séparer leur patrimoine personnel de leur activité professionnelle. La SASU et l’EURL permettent une certaine flexibilité en termes de gestion et de fiscalité.
Chaque statut a ses avantages et ses inconvénients et il est donc essentiel de bien vous informer, éventuellement en consultant un expert-comptable ou un avocat, pour choisir le statut le mieux adapté à votre situation et à vos ambitions.
Quels tarifs pratiquer en tant que comportementaliste canin ?
Définir ses tarifs en tant que comportementaliste canin est une étape délicate qui demande réflexion et stratégie. Le tarif doit refléter la qualité et l’expertise de votre service, tout en restant compétitif sur le marché. Pour le déterminer, plusieurs éléments sont à prendre en compte.
Tout d’abord, évaluez vos coûts fixes (location de bureau ou d’espace de travail, matériel, déplacements) et variables (formation continue, publicité). Ensuite, effectuez une étude de marché pour connaître les tarifs moyens pratiqués dans votre région ou votre pays. N’oubliez pas de considérer votre niveau d’expérience, vos qualifications et la spécificité de vos prestations.
Les sessions individuelles sont généralement plus coûteuses que les sessions de groupe, et des problèmes comportementaux complexes peuvent nécessiter des tarifs plus élevés. Enfin, il est essentiel d’être transparent avec vos clients : clairement, détaillez ce que couvrent vos frais et n’hésitez pas à ajuster vos tarifs avec le temps, en fonction de la demande, de votre expertise croissante ou de l’évolution de vos coûts d’exploitation.
Il faut adapter des tarifs variables en fonction des prestations et du temps passé
Construire sa clientèle sur le long terme
La construction d’une clientèle solide est nécessaire pour la réussite d’un comportementaliste canin. Si le bouche-à-oreille a fait ses preuves comme l’un des moyens les plus efficaces pour gagner en notoriété, l’ère numérique offre une multitude de nouvelles avenues pour se faire connaître et construire une réputation solide.
L’importance du bouche-à-oreille
L’excellence dans votre service est le premier vecteur de recommandation. En satisfaisant pleinement les besoins de vos premiers clients et en établissant une relation de confiance avec eux, ils deviennent naturellement vos ambassadeurs. Chaque chien que vous aidez, chaque propriétaire que vous formez, peut potentiellement vous recommander à son réseau, élargissant ainsi votre clientèle.
La présence numérique : le site internet
Avoir un site web professionnel est aujourd’hui incontournable. C’est souvent la première impression que vous laisserez à un potentiel client. Sur ce site, il est recommandé d’inclure :
- Une présentation de votre parcours et de vos qualifications ;
- Des témoignages de clients satisfaits ;
- Des articles ou billets de blog démontrant votre expertise ;
- Vos coordonnées et éventuellement un système de réservation ou de prise de rendez-vous en ligne.
Les réseaux sociaux : un levier de communication
Utiliser les réseaux sociaux vous permet de toucher un public plus large et d’interagir directement avec vos clients potentiels. C’est aussi une plateforme idéale pour partager des success stories, des conseils pratiques, des vidéos de vos interventions, ou même des webinaires. Instagram, par exemple, est parfait pour partager des photos avant/après d’une session de comportementalisme, montrant ainsi les progrès du chien. Facebook, quant à lui, peut vous permettre de créer une communauté autour de votre pratique.
Les partenariats et collaborations pour finir
Collaborez avec des vétérinaires, des éducateurs canins ou d’autres professionnels et des boutiques spécialisées pour animaux. Ils peuvent recommander vos services à leurs clients en cas de besoins spécifiques liés au comportement. De même, en recommandant leurs services, vous créez une synergie qui profite à tous. Bonne réussite à votre projet !
R.C.