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Comment monter une SASU ? Explications

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La SASU, ou Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle, est une forme juridique de plus en plus plébiscitée par les entrepreneurs français. Conjuguant la simplicité administrative d’une entreprise individuelle et la sécurité d’une société à responsabilité limitée, la SASU est idéale pour un entrepreneur solo souhaitant développer son projet sans être entravé par des formalités trop contraignantes. Si vous envisagez de monter une SASU, voici les étapes clés pour mener à bien ce projet, sachant que le mieux est toujours de vous faire accompagner.

L’élaboration du projet

Avant de vous lancer dans la création de votre SAS Unipersonnelle, ou de toute entreprise d’ailleurs, l’élaboration du projet se présente comme la pierre angulaire de votre démarche. Cette étape cruciale vous permet de mettre au clair vos ambitions. Est-ce la mise sur le marché d’un nouveau produit innovant ? La proposition d’un service inédit ? Ou encore le lancement d’une activité spécifique en réponse à un besoin du marché ? Chaque option a ses spécificités et nécessite une préparation adéquate.

Questionner sa faisabilité

La faisabilité du projet s’avère être une question centrale. Cela nécessite d’évaluer les ressources à votre disposition (compétences, temps, argent) face aux besoins identifiés. Est-ce que le marché est prêt pour votre produit ou service ? Existe-t-il des barrières technologiques ou réglementaires à anticiper ?

Évaluer la rentabilité

L’aspect financier est incontournable et une idée, aussi brillante soit-elle, doit être économiquement viable. Une étude de rentabilité, qui prend en compte les coûts de production, les frais annexes, le prix de vente envisagé, et le volume de ventes attendu, vous donnera une vision claire du potentiel économique de votre projet.

Identifier les marchés cibles

Cerner votre marché cible est essentiel pour adapter votre offre et optimiser vos actions de communication et de distribution. Qui sont les consommateurs ou les entreprises susceptibles d’être intéressés par votre produit ou service ? Quelles sont leurs habitudes, leurs besoins, leurs attentes ?

Estimer les besoins en financement

Chaque projet, selon sa nature, engendre des coûts initiaux : recherche et développement, acquisition de matériel, recrutement, marketing, etc. Il est primordial d’établir un budget prévisionnel pour anticiper vos besoins en financement, que ce soit par des fonds propres, des emprunts, des investisseurs ou des aides et subventions.

La rédaction des statuts

La rédaction des statuts constitue un moment charnière dans le processus de création d’une SASU. En effet, ces documents ont pour vocation de définir clairement les règles de fonctionnement de la société, garantissant ainsi une organisation cohérente et une vision claire des responsabilités et des droits. De plus, ils jouent un rôle protecteur, préservant les intérêts de l’associé unique, notamment en cas de conflits ou de situations inattendues. Précisons donc ici que l‘article L. 227-1 du Code de commerce déclare inapplicables aux SAS les dispositions régissant les assemblées d’actionnaires et la gestion dans la société anonyme. De fait, il accorde aux rédacteurs des statuts de la SASU (comme de toute SAS) toute liberté pour déterminer l’essentiel de son organisation.

Si bien qu’en fonction de la spécificité de chaque projet, les statuts peuvent varier en termes de complexité. Par exemple, une SASU avec une activité simple et un capital réduit peut opter pour des statuts plus épurés, tandis qu’une entreprise avec diverses sources de revenus ou différents partenaires pourrait nécessiter des clauses plus détaillées et spécifiques.

Étant donné l’importance des statuts et les conséquences juridiques qu’ils peuvent engendrer, il est préconisé de ne pas les prendre à la légère. S’entourer d’un professionnel du droit, comme un avocat spécialisé en droit des sociétés (voire un avocat en droit des affaires aussi), est souvent une démarche judicieuse. Cela permet de bénéficier de conseils éclairés, d’éviter d’éventuels pièges et d’assurer que les statuts correspondent à la fois à la législation en vigueur et aux besoins spécifiques de l’associé unique.

La rédaction des statuts est libre (article L. 227-1 du Code de commerce)

L’immatriculation de la société

L’immatriculation d’une société, après la rédaction et la signature des statuts, est une étape incontournable pour officialiser l’existence juridique de l’entreprise. Cette procédure, réalisée auprès de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), permet à l’entreprise d’obtenir son numéro SIRET, véritable carte d’identité pour les entreprises en France.

La démarche d’immatriculation nécessite la soumission de plusieurs documents essentiels. D’abord, les statuts de la société doivent être présentés en plusieurs exemplaires, attestant des règles de fonctionnement et des engagements des parties prenantes. Ensuite, un justificatif de domicile est requis pour confirmer l’adresse du siège social, lieu de référence pour toutes les communications officielles. Par ailleurs, une attestation de dépôt de capital est nécessaire pour assurer la solvabilité et la confiance vis-à-vis des tiers. Enfin, le formulaire M0, une formalité administrative indispensable, doit être rempli avec soin, car il contient des informations clefs sur la nature de l’activité, la structure de l’entreprise et ses dirigeants.

Bien que la démarche puisse paraître administrative, elle revêt une importance majeure car l’immatriculation est le passage obligatoire qui transforme une simple idée ou un projet en une entité reconnue, avec tous les droits et les devoirs associés à cette reconnaissance. Il est donc essentiel d’y accorder toute l attention nécessaire et de s’assurer de la conformité des documents remis pour pouvoir obtenir votre KBis.

Le dépôt du capital social

Le dépôt du capital social est une étape fondamentale lors de la création d’une SASU, car il représente une garantie financière pour les tiers avec lesquels l’entreprise envisage de travailler. Cette démarche consiste à immobiliser la somme décidée comme capital de la société sur un compte bancaire spécifique ainsi que pour une SARL par exemple, cela étant généralement bloqué pendant une certaine période.

L’une des particularités de la SASU réside dans la flexibilité qu’elle offre concernant le montant du capital social. En effet, contrairement à d’autres formes juridiques, la SASU permet à l’entrepreneur de déterminer librement le montant du capital, que ce soit symbolique ou plus conséquent, en fonction de ses besoins, de sa stratégie et des signaux qu’il souhaite envoyer au marché.

Après le dépôt, et c’est une étape fondamentale, la banque délivre une attestation de dépôt de capital. Ce document officiel certifie que le montant du capital social a bien été déposé et est disponible pour l’entreprise. Il est non seulement un gage de sérieux et de confiance pour les futurs partenaires de la société, mais il est aussi indispensable pour finaliser l’immatriculation de l’entreprise auprès des autorités compétentes.

La publication d’une annonce légale

La publication d’une annonce légale est une formalité administrative qui intervient après l’immatriculation de la société, mais elle n’en demeure pas moins essentielle et avec un coût. C’est une étape qui assure la transparence et l’information du public quant à la création d’une nouvelle entité juridique sur le territoire permettant « d’ester en justice ».

Cette annonce doit être publiée dans un journal spécifiquement habilité pour diffuser des annonces légales et il est important de noter que tous les journaux ne peuvent pas remplir cette fonction ; il existe une liste officielle de journaux autorisés, qui varie selon les départements. Ainsi, pour garantir la validité de la publication, il convient de choisir un journal correspondant au département où se situe le siège social de l’entreprise.

Le contenu de l’annonce vise à informer le grand public, les éventuels partenaires, fournisseurs ou clients, de la création de la société. Elle mentionnera généralement des informations telles que la dénomination sociale, la forme juridique, le montant du capital social, l’adresse du siège, la nature de l’activité, ainsi que les modalités de direction et de gestion.

La publication de l’annonce légale scelle la naissance juridique de l’entreprise

Affiliation aux organismes sociaux

Le statut du président d’une SASU diffère considérablement de celui du gérant d’une EURL, en particulier en ce qui concerne son affiliation à la sécurité sociale. Le président d’une SASU est, en termes de sécurité sociale, considéré comme « assimilé salarié ». Cela signifie qu’il est soumis à une grande partie des mêmes cotisations sociales que les salariés, bien qu’il ne cotise pas pour l’assurance chômage. Cependant, une distinction notable réside dans le fait que le président de SASU n’a généralement pas accès à la majorité des mécanismes d’exonération de charges sociales dont bénéficient de nombreux salariés.

La part que détient le président dans le capital social de la SASU n’a aucune influence sur son affiliation à la sécurité sociale. Il est affilié au régime général, qu’il soit l’unique associé de la société ou l’un parmi plusieurs. Cette affiliation persiste même si la structure de la SASU évolue pour intégrer d’autres associés. Cette caractéristique est similaire à celle d’un directeur général, qui, quel que soit son rôle ou sa participation dans l’entreprise, reste également sous le régime général.

Ainsi, la Déclaration Sociale Nominative (DSN) est une étape administrative centrale et obligatoire pour toutes les entreprises ayant des salariés. Elle vise à simplifier et dématérialiser les démarches relatives aux déclarations sociales en les rassemblant en une seule et unique transmission mensuelle. Ce dispositif a été mis en place pour remplacer la plupart des déclarations sociales individuelles en proposant une solution plus unifiée.

Pour une entreprise comme la SASU, lorsque le président perçoit une rémunération, cette dernière doit être intégrée dans la DSN. De plus, si l’entreprise emploie d’autres salariés, il est impératif de déclarer leurs salaires, cotisations et autres informations associées à chaque période de paie. La DSN se base principalement sur les données issues de la paie. Elle est transmise électroniquement et mensuellement aux organismes sociaux (URSSAF, retraites complémentaires, prévoyance, mutuelles, etc.), ce qui permet une actualisation rapide des droits des salariés et une simplification des processus pour l’entreprise.

La tenue d’une comptabilité pour la SASU

La comptabilité est une pierre angulaire de la gestion d’une entreprise, et la SASU n’y échappe pas. Bien que cette forme juridique présente de nombreux avantages, notamment en matière de flexibilité de gestion, elle impose, tout comme les autres structures, une rigueur comptable pour garantir sa transparence financière et sa conformité aux normes légales.

Le rôle de la comptabilité va au-delà de la simple saisie de données financières. Elle fournit une image fidèle de la santé financière de l’entreprise, permet de prendre des décisions éclairées et est essentielle pour répondre aux obligations fiscales et sociales. De plus, une comptabilité bien tenue facilite l’accès à des financements ou à des partenariats, car elle témoigne de la fiabilité et de la solidité de l’entreprise.

Compte tenu de l’importance de cette tâche et de la complexité des règles comptables, il est souvent judicieux de solliciter les services d’un expert-comptable. Ce professionnel, en plus de garantir la conformité de la comptabilité aux normes en vigueur, peut offrir des conseils précieux pour optimiser la gestion financière, anticiper des problèmes éventuels et bénéficier d’avantages fiscaux. Pour ceux qui ne possèdent pas d’expertise en comptabilité, recourir à un expert-comptable est non seulement une aide précieuse, mais aussi un gage de sérénité, sachant que les finances de l’entreprise sont entre de bonnes mains.

Un résumé des étapes de montage de la SASU pour conclure

Pour conclure cet article, voici un tableau récapitulatif des différentes étapes de la création d’une SASU :

ÉtapeDescription
1. Élaboration du projetDéfinir précisément le projet, étudier la faisabilité, la rentabilité, identifier les marchés cibles et évaluer les besoins en financement.
2. Rédaction des statutsÉlaborer les règles de fonctionnement de la société. Il est recommandé de consulter un professionnel du droit pour cette étape.
3. Dépôt du capital socialDéposer le montant du capital social sur un compte bloqué. Obtenir ensuite une attestation de dépôt de la banque.
4. Immatriculation de la sociétéDéclarer la société à la Chambre de Commerce et d'Industrie pour obtenir un numéro SIRET.
5. Publication d'une annonce légalePublier une annonce concernant la création de la SASU dans un journal habilité.
6. Tenue d'une comptabilitéAssurer une gestion comptable régulière et conforme aux normes. L'intervention d'un expert-comptable est conseillée.
7. Mise en place de la DSNEffectuer la Déclaration Sociale Nominative pour tous les salariés de l'entreprise, incluant le président s'il est rémunéré.

Dans tous les cas, sur les questions juridiques, fiscales et sociales, songez à vous faire accompagner par des professionels ainsi que nous l’avons déjà évoqué.

R.C.

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