Dans la création ou la reprise d’entreprise, les projets industriels nécessitent le plus souvent beaucoup de temps et une approche par étapes de l’idée à la concrétisation pouvant conduire à l’étude de nombreux aspects.Le degré de complexité de la fabrication, cœur du projet industriel, est à ce titre déterminant.
Sur ce point d’ailleurs, la production peut être réalisée « en propre« , impliquant dans ce cas un délai pour l’achat ou la location de locaux, l’achat des marchandises-outil et des matières premières, l’embauche et la formation des collaborateurs. Cette production peut être réalisée également en sous-traitant partiellement ou totalement ; La pratique veut que ce soit le plus souvent mixte dès lors que les produits représentent en soi déjà une valeur ajoutée importante et surtout de l’assemblage.
Les temps longs de la création d’un projet industriel
Un jeune créateur d’entreprise qui souhaite développer un projet industriel a donc besoin de temps pour mener à bien son entreprise.
Le premier temps de la conception, issu de la recherche et développement, peut prendre un temps important. Évidemment, s’il faut un travail de recherche de 25 ans pour faire des avions entièrement électriques pour Airbus, ces temps peuvent être plus courts pour le développement, par exemple de nouvelles pièces d’ancrages réfractaires à destination de fourneaux industriels. Mais en réalité, même pour la conception de petits objet nécessitant en apparence assez peu de façonnage, la conception doit nécessairement être suivie d’une série de tests, parfois de tests de consommateurs avant une mise en production plus massive sur un marché donné.
Ce temps long doit être financé par les porteurs de projets industriels, et donc budgétés dans le prévisionnel d’activité.
Il s’agit ensuite de procéder par étapes en prenant en compte ces temps mais aussi ses propres capacités.
Les étapes du projet industriel
Pour être efficace, un bilan personnel est essentiel avant d’entamer un chemin finalement assez classique de porteur de projet en création d’entreprise. Ainsi :
- La première étape consiste à évaluer ses capacités dans le domaine industriel. Les compétences et expériences professionnelles sont souvent à l’origine de beaux projets industriels menés ;
- La définition du produit, évidemment ainsi que le procédé de fabrication qui peut être particulièrement détaillé et important en fonction de la valeur ajoutée. A ce stade, on vérifie que la solution de production en propre déjà évoquée peut être plus intéressante que de faire appel à la sous-traitance ;
- Étudier l’acceptabilité du produit par le marché par le biais d’études, de tests consommateurs, etc. Nous vous convions ici à lire ou relire également notre sujet sur le couple marché-produit ; L’usage de prototypes est fortement recommandé (à budgéter évidemment) ;
- Adapter le produit après la remontée des clients ;
- Réfléchir à la stratégie de protection du produit du point de vue des droits et du de la propriété intellectuelle ;
- Chercher des fournisseurs de matières premières (mais aussi de machines-outils) en se focalisant sur le nombre, la capacité à fournir et livrer, la qualité en plus du prix. Il faut essayer ici d’avoir plusieurs choix possibles de fournisseurs compétents pour éviter les pertes de production dans le temps.
- Organiser l’entreprise autour de la vente, de la communication, du SAV (Service après Vente) mais aussi vérifier la qualité de manière régulière (contrôle qualité).
Les points chauds à ne pas manquer dans un projet industriel
Un projet industriel nécessite toujours des investissements de démarrage importants (Recherche et développement, prototypes et propriété intellectuelle, machines outils, formation du personnel, etc.). Pour assurer une baisse des coûts fixes qui handicapent immanquablement la rentabilité (qui sera de toute manière assez longue à trouver), pensez à user de locations réduites et à optimiser les stratégies d’approvisionnements (voir notre sujet sur les stocks et en particulier le JAT).
Cependant, l’investissent matériel dans un projet industriel est toujours apprécié des banques qui, en revanche, détestent financer des cycles d’exploitation (stocks et fonds de roulement). Cela permet donc, sur la base d’un prévisionnel rondement mené et cohérent, d’espérer à la fois convaincre des organismes financiers, des clients partenaires ou encore des business angels.
X.D.