Vous avez l’intention de créer votre entreprise mais vous manquez de fonds pour faire levier sur des financements ou manquez de capitaux pour pouvoir investir tout simplement ? Vous souhaitez faire une levée de fonds ? Il existe des solutions de financements différentes. Le capital-risque de sociétés spécialisées en est une. Zoom sur la question.
Définition de la participation en capital-risque
On peut essayer de définir le capital-risque comme une activité d’intervention en fonds propres, toujours minoritaires et temporaires, dans des entreprises en cours de création ou encore très jeunes et non cotées en bourse dans le but de dégager ultérieurement des fortes plus-values à la revente des participations. Originaire des États-Unis, le capital-risque dont la traduction littérale anglaise peut être « venture capital » signifiant en américain « capital aventure », s’est surtout développé en France à partir du milieu des années 80.
Cela dit on peut distinguer différents stades d’interventions du capital-risque. Ainsi, si l’on opère une classification, il existe notamment pour les créateurs, le capital d’amorçage qui est un apport de fonds propres pour financer la mise au point des produits comme les prototypes et les préséries. Ce type de capital-risque intervient au démarrage réel de l’activité.
Il existe aussi un capital création pour monter une start-up par exemple. Il s’agit d’une intervention au moment de la création de l’entreprise ou dans la phase de premier développement, le plus généralement dans les trois premières années d’exercice. Enfin, certains capital-risqueurs interviennent également au « capital développement » avec la participation au capital des sociétés bien assises lors d’une nouvelle étape dans leur expansion et en capital-transmission. Il s’agit dans ce cas d’un accompagnement en fonds propres lors d’un changement de majorité dans le capital d’une entreprise ou d’une organisation donnée. On peut prendre pour exemple la reprise par un héritier, la reprise d’entreprise par l’équipe de managers, le rachat par une autre entreprise notamment.
Quelles sociétés investissent en capital-risque ?
En simplifiant on peut distinguer en France cinq sortes d’intervenants en capital-risque, le plus généralement des sociétés :
- Les Sociétés de Capital Risque nationales (SCR), qui sont des sociétés anonymes ou en commandite par action ayant une vocation nationale où internationale intervenant que pour des montants importants. Très souvent, elles sont généralistes où spécialisées dans certains secteurs d’activité comme la haute technologie, la communication, le digital évidemment. Ces sociétés de capital-risque, tout comme certaines banques où compagnies d’assurances, interviennent également au travers du FCPR (les fonds commun de placement à risque) et de FCPI (pour fonds communs de placement dans l’innovation). Ces fonds permettent ainsi à certains de leurs clients, souscripteurs de parts de ces fonds communs auprès de grandes compagnies d’assurances (le plus généralement), de participer collectivement et indirectement aux interventions de capital-risque. Les FIP (fonds d’investissement de proximité), autre type de fonds communs de placement, tourné vers les entreprises locales et régionales et utilisant l’épargne de proximité, se sont fortement développés, notamment grâce au législateur, à partir des années 2000 (on pense ici à la loi Dutreil particulièrement). Le principe pour ces différents fonds communs de placements est ici d’immobiliser un capital au moins pendant quelques années au travers d’une assurance-vie par exemple ;
- Les sociétés de capital-risque régionales entrent dans une autre catégorie que bon nombre d’entreprises de tailles moyennes (PME) cherchent à toucher. Il s’agit des sociétés de développement régional et leur existence est plutôt ancienne, le contact avec un organisme accompagnateur comme une CCI, une CMA ou une BGE peut vous y aider ;
- Les SCR de proximité sont celles qui se consacrent essentiellement aux entreprises naissantes pour des besoins modestes de capitaux, leurs interventions se chiffrant ici au mieux à quelques dizaines de milliers d’euros. En prenant conseil auprès des organismes accompagnateurs comme les BGE, les CCI ou la Chambre des Métiers de votre secteur, vous aurez facilement une liste de ces organismes ;
- Les business angels sont des particuliers investisseurs, généralement issus du monde des affaires qui apporte outre une mise de fonds dans le capital de nouvelles entreprises à potentiel, leur compétence et leur tissu relationnel étoffé. Un investisseur « business angels » est souvent plus réactif qu’une Société de Capital-risque classique, et il est assez fréquent que son intervention soit la première pierre à un édifice favorisant l’intervention concomitante où ultérieure d’une société. Certains opérateurs, que l’on peut trouver sur Internet et moyennant rémunération, font le lien entre ces investisseurs difficilement repérables et les porteurs de projet.
- Le capital-risque de particuliers regroupés existe également. Ce sont soit des clubs d’investisseurs pour la gestion alternative et locale de l’épargne solidaire à l’instar des CIGALES (Club d’investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Épargne Solidaire), soit d’autres Clubs d’entreprises plus ou moins informels. La structure peut être associative ou similaire à une association.
Les bénéficiaires des interventions de sociétés de capital-risque ont plusieurs points à connaître avant d’envisager de bénéficier de tels dispositifs. Tout d’abord, un capital-risqueur n’a pas vocation à rester éternellement dans une entreprise donnée. Sa participation doit être ponctuelle et limitée dans le temps et sa rémunération principale étant la plus-value qui dégagera en revendant ses parts, il ne peut se consacrer qu’à des entreprises pour lesquelles il est persuadé que, de par leur performance sur un laps de temps assez rapide, il pourra facilement revendre les titres dans de très bonnes conditions. De ce fait, le capital-risque ne concerne pas n’importe quelle entreprise en pratique.Difficile de trouver de gros investisseurs par exemple pour l’ouverture d’un magasin.
Le capital-risqueur ne s’intéresse, en particulier lorsqu’il s’agit d’une création ex-nihilo, qu’à des entreprises qui ont un réel potentiel dans les produits ou services proposés ; Aujourd’hui, la tendance est très marquée par exemple sur les business models SAAS par exemple. Cela dit, si votre projet propose une offre discriminante à forte marge, ou un grand intérêt du point de vue de la haute technologie et du marché-cible, c’est intéressant de se pencher sur la question.
S’il faut principalement travailler sur un marché porteur, accessible et solvable et montrer que le dirigeant présente une forte dimension managériale, la fixation d’objectifs clairs et vendeurs seront le point déterminant à une éventuelle participation.
Les Sociétés de capital-risque de proximité ont des objectifs de sélection moins élitiste que les grands groupes de capital-risque. Il n’empêche que cette forme de financement ne peut concerner qu’une infime proportion de projets ou de reprises d’entreprises dans le paysage des entreprises françaises. Selon les montants en cause est selon les types d’intervention recherchait, le créateur ou le repreneur peut avoir des difficultés à trouver ne serait-ce qu’une réponse.
Enfin, les grands acteurs du capital-risque n’interviennent pas pour des montants modestes : Beaucoup de SCR sont actuellement en activité réduite et il n’y a pas de sociétés de capital risque de proximité partout. Leurs moyens sont limités,beaucoup de CIGALES par exemple s’arrêtent de fonctionner au bout de quelques temps.
Quels sont les avantages et inconvénients du capital-risque pour une entreprise
C’est un mode de fonctionnement avec une offre qui a différents avantages pour le bénéficiaire créateur ou repreneur :
- Il bénéficie de l’augmentation des fonds propres grâce à la souscription du capital-risqueur, ce qui permet d’avoir un effet de levier pour le financement bancaire ;
- À la différence des emprunts classiques que l’on retrouve au passif à la lecture d’un bilan, les fonds propres peuvent ne pas être rémunéré si la situation de l’entreprise ne le permet pas ;
- L’intervention du capital-risque s’accompagne d’un soutien par des conseils, un diagnostic d’entreprise plus complet, des introductions ou d’autres facilitation, en particulier si celui-ci opère un suivi actif pendant le temps où il est actionnaire.
Côté inconvénients, le capital-risque présente des particularités contraignantes pour le fondateur de l’entreprise affilié :
- Le capital-risqueur a un droit de regard et de participation de sa part à la vie sociale de l’entreprise, ce qui peut être parfois très contraignant en dépit même d’une faible participation ;
- Pour le créateur ou le repreneur dans le cadre d’un capital d’une capital-transmission, qui souhaite ultérieurement racheter sa participation, plus il aura développé l’entreprise et plus la valorisation des actions et titres sera importante. Il en résulte donc que le rachat lui coûtera plus cher qu’initialement prévu.
Comment interviennent les capital-risqueurs ?
Il est nécessaire, dans un premier temps, d’avoir rédigé un bon plan d’affaires (le fameux montage de business plan qui peut être très long à formaliser), c’est-à-dire un dossier très au fait ne négligeant aucune partie. Les business angels et Sociétés de capital risque regarderons particulièrement la partie économique pour pouvoir passer la barrière de la première sélection sur dossier.
Dans un second temps, lors d’entretiens successifs, le créateur ou repreneur se trouvera confronté à tout un questionnement très professionnel où il sera amené à prouver la validité de son projet d’entreprise. Il devra montrer également que sa dimension personnelle et ses différentes compétences sont en parfaite harmonie avec l’impératif managérial de son projet forcément très ambitieux. Le parcours est donc ardu et il faut au moins trois mois pour obtenir un accord d’intervention, parfois plus encore pour la mise en place de l’opération.
Selon les situations observées, le capital-risqueurs peut souscrire des actions ordinaires avec ou sans dividende prioritaire, souscrire également des actions assorties de bons de souscription d’actions. Parfois, il devra faire des avances complémentaires en compte courant d’associé si l’entreprise a déjà publié des bilans. Au moment d’entrer dans une entreprise, le capital-risqueur pense déjà à la sortie (il ne faut surtout pas oublier ce point). En effet, entre les échecs où il perd tout ce qu’il finance et les participations qu’il n’arrive pas à revendre, sa propre pérennité peut être sérieusement compromise ; C’est le jeu du capital-risque.
La sortie programmée de l’investisseur en capital-risque peut s’opérer de différentes manières :
- La revente des actions peut s’opérer par rachat des titres par le dirigeant,
- La réduction ou l’amortissement du capital,
- La revente des titres à un groupe industriel où financier,
- La cession des actions à une autre organisme de capital-risque.
- Cette sortie peut se faire également, plus rarement certes, par l’introduction en bourse sur le nouveau marché ou le second marché.
Le capital-risque est donc une solution parfois intéressante, avec un business angel ou une SCR (Société de capital-risque), tout dépend de la nature de votre projet de votre capacité à le présenter et de votre capacité à prendre avec vous des partenaires dans l’aventure.
X.D