La performance d’une entreprise ne se mesure pas uniquement à ses résultats financiers. En effet, derrière chaque chiffre, il y a une organisation, des processus, des équipes qui travaillent au quotidien pour atteindre des objectifs fixés. Le pilotage opérationnel de la performance fait ainsi son entrée en jeu dans cette dimension et assure que chaque rouage de l’entreprise fonctionne de manière optimale. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Décryptage en trois étapes pour mieux comprendre.
La préparation amont : la base du pilotage
Avant même de parler de pilotage, il faut évoquer la préparation. Pour pouvoir évaluer et piloter la performance, il est indispensable d’avoir une organisation bien définie. Cette organisation passe par la mise en place d’un système de management efficace, structuré autour de trois flux majeurs :
Le pilotage stratégique : vision à long terme et cap de l’entreprise
Derrière le terme « stratégique » se cache la capacité d’une entreprise à anticiper, prévoir et décider des orientations futures. Le pilotage stratégique implique une vision à long terme de l’entreprise. Il s’agit de :
- Définir une vision globale : Où veut-on emmener l’entreprise dans 5, 10 ou 15 ans ?
- Fixer des objectifs à long terme : Quels sont les résultats à atteindre à cet horizon ?
- Décliner cette stratégie en plans d’actions : Comment concrétiser cette vision étape par étape ?
Il est essentiel que cette stratégie soit bien communiquée à l’ensemble des collaborateurs pour assurer une cohérence d’action.
Le pilotage organisationnel : assurer une structure solide et fluide
Si le pilotage stratégique donne le cap, le pilotage organisationnel s’assure que le navire est bien construit et apte à suivre ce cap. Cet axe de pilotage revêt plusieurs dimensions :
- Optimisation des processus : Chaque processus, qu’il soit core (cœur de métier) ou support, doit être clairement défini, documenté et optimisé. Cela permet d’assurer une qualité constante des prestations et d’éviter les gaspillages ;
- Mise en place de structures adaptées : Cela peut concerner la création de départements, la définition de rôles et responsabilités, ou l’implémentation de nouvelles méthodes de travail ;
- Gestion des compétences : S’assurer que les collaborateurs ont les compétences nécessaires pour réaliser les tâches qui leur sont confiées et qu’ils évoluent au sein de structures propices à leur épanouissement.
Le pilotage opérationnel : le quotidien au cœur de l’action
Enfin, le pilotage opérationnel se situe au cœur de l’action quotidienne car son rôle est essentiel pour assurer que chaque jour, l’entreprise avance dans la bonne direction. Il s’articule en particulier autour de :
- La surveillance des opérations : Grâce à des outils de suivi en temps réel, il est possible de s’assurer que tout se déroule comme prévu ;
- La gestion des aléas : Aucun plan ne se déroule sans imprévus. Le pilotage opérationnel doit permettre de détecter rapidement ces imprévus et d’y apporter une réponse adéquate ;
- L’optimisation quotidienne : Il s’agit d’une amélioration continue des opérations pour toujours gagner en efficacité.
C’est cette préparation qui garantira que l’on mesure ce qui doit l’être, de manière standardisée, reproductible et alignée sur la stratégie de l’entreprise.
Les indicateurs de performance : les phares du pilotage
Naviguer dans l’obscurité peut être un défi et pour les entreprises, cette obscurité est représentée par l’incertitude et la complexité des marchés. Heureusement, il existe des phares qui guident et illuminent le chemin : ce sont les indicateurs de performance (KPIs).
Des KPIs, pourquoi et comment ?
L’importance des indicateurs de performance ne se limite pas seulement à donner une vue sur l’efficacité opérationnelle. Ils incarnent une part essentielle de la stratégie d’entreprise :
- Des repères essentiels : Les KPIs, définis selon chaque processus, offrent une vision claire de la performance, traduisant concrètement la mise en œuvre de la stratégie ;
- Un outil de communication : Bien au-delà de simples chiffres, ils véhiculent une histoire, celle des réussites, des défis et des zones d’amélioration.
La pertinence avant la quantité
La tentation est grande de suivre tout et n’importe quoi, mais le risque est réel : se perdre dans une mer d’informations inutiles. Voici quelques conseils pour définir des KPIs pertinents :
- L’alignement stratégique : Chaque indicateur doit être en phase avec les objectifs stratégiques. Posez-vous la question : « Ce KPI m’aide-t-il à mesurer la progression vers mon objectif ? »
- La simplicité et la clarté : Un bon KPI est facile à comprendre et à interpréter. Il n’a pas besoin de formules compliquées pour apporter une valeur ;
- Actionnable : L’indicateur doit guider l’action. Si un KPI ne vous permet pas de prendre des décisions ou d’engager des améliorations, sa pertinence est à revoir.
Diffusion et culture de la performance
Une fois les KPIs définis, la clé est dans leur diffusion et leur utilisation :
- La visualisation : Les tableaux de bord (comme celui d’un suivi de chantier par exemple), les infographies ou les autres outils de visualisation rendent les données lisibles et compréhensibles. Un bon visuel facilite la prise de décision ;
- Le partage : Les KPIs doivent être partagés largement au sein de l’entreprise. Chaque acteur doit savoir quels sont les indicateurs clés de son secteur et comment ils influencent la stratégie globale. Il convient ici d’avoir une bonne pratique en matière de pilotage RH ;
- La révision : Le monde des affaires est en constante évolution. Vos indicateurs doivent être revus régulièrement pour s’assurer qu’ils restent pertinents face aux défis actuels.
Le pilotage au quotidien : l’art de la réactivité
Lorsqu’on parle de pilotage opérationnel, il est essentiel de se souvenir qu’au-delà des stratégies et des processus, ce qui compte réellement est l’application et l’action au jour le jour. Cette dimension quotidienne est fondamentale car elle transforme les plans sur papier en réalités tangibles. Lorsque les structures sont en place et que les indicateurs sont clairement définis, vient le moment de vérité : la mise en œuvre. Mais cela ne signifie pas seulement suivre les indicateurs, c’est aussi et surtout agir en conséquence. Et cette action doit être prise avec une acuité et une rapidité sans faille.
Un simple retard dans la réaction à un écart détecté par un indicateur peut engendrer des conséquences plus grandes qu’on ne le pense, d’où l’importance d’une intervention rapide et pertinente.
Au cœur de cette dynamique se trouve le concept du management visuel : Imaginez un espace où les équipes se rassemblent, pas seulement pour discuter, mais pour visualiser. Elles scrutent les tableaux de bord, interprètent les indicateurs, détectent les anomalies, et entament des discussions constructives pour résoudre les problèmes identifiés. Cette pratique offre un double avantage. D’une part, elle permet une détection et une résolution rapides des problèmes grâce à la puissance combinée de l’intelligence collective. D’autre part, elle favorise une culture d’ouverture et de transparence, où chaque membre de l’équipe est non seulement informé, mais se sent également impliqué et responsable du succès commun.
Ainsi, et pour conclure ce sujet, le pilotage opérationnel de la performance ne se résume pas à des chiffres ou à des processus, mais à la capacité d’une organisation à mobiliser ses ressources, humaines et techniques, dans une quête constante d’excellence. Et cette quête est grandement facilitée lorsque la réactivité est ancrée dans la culture de l’entreprise, stimulée par des outils comme le management visuel et portée par des équipes soudées et engagées.
D.A.